Après plus de vingt huit heures de train, nous sommes arrivés à Sarajevo.
Nous logeons dans l'appartement d'un français exilé à Sarajevo, momentanément en vacances en France. L'appartement est équipé d'Internet. Toutes les conditions sont réunies pour bien travailler. Nous sommes presque au sommet d'une montagne de la ville. Nous voyons en face les anciennes lignes serbes.
Le climat est le même que les fois précédentes : difficile. Il fait très lourd et des orages éclatent plusieurs fois dans la journée.
Le soir même de notre arrivée, nous avons profité d'un vernissage dans une petite galerie d'art contemporain (10m2) pour entrer en contact avec des personnalités de la culture locale. Beaucoup de discussions, déjà, sur le concept de culture et les problématiques sous-jacentes dans un pays comme la Bosnie-Herzégovine. Des journalistes et des employés de l'ambassade ont reconnu Clément, grâce à l'article du Télégramme : leurs alertes Google sur la Bosnie-Herzégovine leur avait permis de recevoir l'article.
Les gens disent facilement que le pays sera bientôt franchement divisé, que la partie serbe sera bientôt autonome. Nous n'avions jamais entendu de point de vue si franc jusque là. Un journaliste a plaisanté et nous a dit : lorsque vous repartirez, dans un mois, vous ne travaillerez plus sur un pays mais sur deux.
Surtout, tout le monde ici veut aller de l'avant. Les gens semblent las des problématiques politiques. Et, en même temps, aucune discussion ne peut faire l'impasse sur le problème de la division. Paradoxe que nous devons prendre en compte dans notre démarche. Approcher les gens par les ouvertures pour mieux comprendre les noeuds.
Le travail se met peu à peu en place, nous essaierons de vous tenir régulièrement informés de nos avancées et de nos rencontres.