Une première semaine de tournage s'achève. Notre travail à Sarajevo s'organise. Nous avons loué une voiture qui nous permet de quadriller les alentours de Sarajevo et de tourner les premiers travellings.
Nous nous sommes concentrés essentiellement sur l'observation des zones traversées par l'IEBL à Sarajevo. Partis du sud de la ville (l'aéroport, Dobrinja), nous avons remontés les bordures de la ville jusqu'au Mont Trebevic.
L'approche est simple : après des repérages cartographiques ou satellites, nous nous rendons sur un lieu. Des déambulations dans le paysage nous mènent à la découverte d'indices ou non (présence policière, panneaux indicateurs, plaques et numéros de rues, transports, lieux de cultes, cimetières). Des rencontres avec des piétons ou des habitants nous permettent de confirmer ces indices puis d'établir un repérage précis. Ces repérages nous donnent cependant moins accès à la délimitation d'une ligne qu'à la localisation d'une zone tampon (zone de mélange, de croisements, de flux, de passages : espace entre deux ou plusieurs lignes).
Traverser ces zones est pour nous le premier acte créatif, avant même d'enregistrer notre observation puis de garder une trace de notre contact avec la zone en question. Interroger ces territoires, c'est enfin interroger le devenir des personnes rencontrées.
Nous sommes agréablement surpris de ces rencontres et de la bienveillance des gens à notre égard. Les regards des passants sur la caméra sont d'abord interrogateurs, puis amusés.
Après un premier tracé libre d'une ligne de craie dans les montagnes de Jahorina, nous partons pour quelques jours vers les montagnes de Kozara à la rencontre des artistes du groupe TAČ.KA.