L'arrivée de Coralie et Lucas à Sarajevo a marqué une nouvelle étape dans notre projet. Le travail s'est essentiellement centré sur la photographie. Trois journées passées à travailler autour de grands thèmes dégagés à partir des propos de Pierre Boffety, Catherine Ranou, Francis Bueb ou Florence Hartmann.
Premier jour : travail sur la géographie de la ville (entourée par les montagnes). Souvenir de deux propos :
"(...)la montagne, c'est l'ennemi" (Pierre Boffety évoquant le siège de Sarajevo)
"Pour moi, la frontière, c'était les montagnes (...)" (Catherine Ranou)
Deuxième jour : concentration sur quelques caractères architecturaux de la ville. Portraits de batiments anonymes ou symboliques en pied et en gros plan. La journée se poursuit par une déambulation nocturne prenant pour point de départ le batiment du journal Oslobodenje à l'ouest de la ville, pour aboutir, à l'heure du premier chant des muezzins, au vieux fort ottoman surplombant la ville à son extrêmité est.
Troisième jour : recherche de jeunes arbres dans la ville et portraits. Souvenir d'un propos de Francis Bueb :
"Partout où il y a de nouveaux arbres, d'autres sont morts."
Depuis hier, nous avons quitté Sarajevo pour la chaleur du Sud du pays. Une petite journée passée à Mostar : montée sur la montagne surplombant la ville, travail photographique et filmique sur le bulevar Kolodvorska (ancienne ligne de front, aujourd'hui zone de division au sein de la ville entre son Est musulman et son Ouest croate). Fin de journée : arrivée à Stolac (35 km au sud est de Mostar) pour assister aux journées de Stolac organisées par le Centre André Malraux. Nous attendons Gilles Clément.
Compte rendu de notre passage ici dans quelques jours.
NB : un article sur notre projet est publié sur le site du Courrier des Balkans
A GLIMPSE AT SARAJEVO est un projet de film géo-graphique autour d’une ville et d’un concept : Sarajevo et la ligne.
La Bosnie-Herzégovine est traversée par la ligne de démarcation Inter Entity Boundary Line (IEBL) qui partage le territoire en deux, résultat des accords de Dayton de 1995, censés séparer pour permettre un État unitaire. Sarajevo est un point de passage de cette ligne.
Le film est une enquête sur cette ligne-frontière : comment se manifeste l'IEBL dans le paysage ? Témoignages des autochtones et étude des cartes disponibles seront le point de départ de cette enquête. Ces interrogations sur l’IEBL nous mèneront à explorer d’autres lignes : celles que tracent la ville et ses habitants.
Ceux qui feront le film feront aussi des lignes. Des linemakers faiseurs d’images pour qui il s’agira d’éprouver le traçage : faire l’expérience du tracé dans le paysage réel. Craie et charbon seront utilisés pour dessiner ces lignes éphémères. Plusieurs zones stratégiques de la ville et de son histoire seront investies : la vieille ville ottomane, les collines périphériques, les alentours de l’aéroport, puis la montagne Bjelasnica, lieu palimpseste, ancienne station olympique, puis couloir de combats et d’exil pendant le siège, aujourd’hui station de ski en réhabilitation.
A cette polyphonie de lignes, nous répondrons par la diversité de nos six regards et la diversité des supports que nous utiliserons. Du dessin à l’image en mouvement, du tracé à la captation vidéo, des sons à la voix.
Un puzzle de regards et de formes à la recherche d’une unité.
La Bosnie-Herzégovine est traversée par la ligne de démarcation Inter Entity Boundary Line (IEBL) qui partage le territoire en deux, résultat des accords de Dayton de 1995, censés séparer pour permettre un État unitaire. Sarajevo est un point de passage de cette ligne.
Le film est une enquête sur cette ligne-frontière : comment se manifeste l'IEBL dans le paysage ? Témoignages des autochtones et étude des cartes disponibles seront le point de départ de cette enquête. Ces interrogations sur l’IEBL nous mèneront à explorer d’autres lignes : celles que tracent la ville et ses habitants.
Ceux qui feront le film feront aussi des lignes. Des linemakers faiseurs d’images pour qui il s’agira d’éprouver le traçage : faire l’expérience du tracé dans le paysage réel. Craie et charbon seront utilisés pour dessiner ces lignes éphémères. Plusieurs zones stratégiques de la ville et de son histoire seront investies : la vieille ville ottomane, les collines périphériques, les alentours de l’aéroport, puis la montagne Bjelasnica, lieu palimpseste, ancienne station olympique, puis couloir de combats et d’exil pendant le siège, aujourd’hui station de ski en réhabilitation.
A cette polyphonie de lignes, nous répondrons par la diversité de nos six regards et la diversité des supports que nous utiliserons. Du dessin à l’image en mouvement, du tracé à la captation vidéo, des sons à la voix.
Un puzzle de regards et de formes à la recherche d’une unité.